FUNDUS. INTERNATIONAL JOURNAL ON THE RURAL WORLD IN THE ROMAN PERIOD
NUM. 01 | 2024 | ISSN: 2938-5296
Civitati, fluvio, mari proximus: occupation of the river-lagoon area around Narbonne (Narbo Martius/Narbona) during Late Antiquity (late 3rd - early 8th century AD)
Lyubomir MALINOV
Doctorant, Université Paul-Valéry Montpellier III (ED60)
UMR 5140 ASM, équipe TeSAM (France)
https://orcid.org/0009-0001-4798-9886
lyubomir.malinov@univ-montp3.fr
La microrégion fluvio-lagunaire au sud et à l’est de Narbo Martius/Narbona (Narbonne, Aude) est un espace particulier revêtant certains aspects suburbains du fait d’accueillir le système portuaire de la ville antique. Une grande partie de l’évolution tardo-antique de ce-dernier ne peut être appréhendée, à l’heure actuelle, qu’à partir de l’étude générale de l’occupation de ce territoire. En se fondant sur les données récentes pluridisciplinaires sur les sites portuaires, ainsi que sur divers travaux de prospection, cette étude dresse les grandes lignes des transformations profondes du peuplement de ce milieu entre la fin du iiie et le début du viiie siècles ap. J.-C. Après une phase tardo-impériale marquée par la continuité dans l’occupation de divers sites hérités du Haut-Empire, y compris les principaux jalons du système portuaire, la période wisigothique se caractérise par la reconfiguration de ce-dernier et par une évolution nette du faciès des habitats aux alentours.
Narbonne, Antiquité Tardive, fluvio-lagunaire, système portuaire, occupation du sol
The fluvio-lagoonal micro-region to the south and east of Narbo Martius/Narbona (Narbonne, France) is an area whose particularity lies in a partially suburban character due to this territory being the home to the ancien city’s harbour system. A large part of the late antique evolution of the port complex can only be understood, at present, on the basis of a general study of the area’s occupation dynamics. Based on recent multi-disciplinary data on harbour sites, as well as on a range of survey works, this study outlines the profound changes in the settlement of this area between the end of the 3rd and the beginning of the 8th century AD. After a Late Imperial phase marked by continuity in the occupation of various sites inherited from the Early Empire, including the main links of the Flavian harbour system, the Visigothic period was characterised by the reconfiguration of the latter and by a clear change in the settlement pattern and types in the surrounding area.
Narbonne, late antiquity, fluvio-lagoonal, harbour system, settlement patterns
Received date: 2024-05-17 | Acceptance date: 2024-06-06 | Publication date: 2024-08-09 | Pages: 3-16 | DOI: https://doi.org/10.33115/a/29385296/1_1
Malinov, L. (2024) Civitati, fluvio, mari proximus: occupation de l’espace fluvio-lagunaire autour de Narbonne (Narbo Martius/Narbona) durant l’Antiquité tardive (fin IIIe - début VIIIe siècle ap. J.-C.). Fundus. International Journal on the Rural World in the Roman Period, 1, 3-16. https://doi.org/10.33115/a/29385296/1_1
Malinov, L. Civitati, fluvio, mari proximus: occupation de l’espace fluvio-lagunaire autour de Narbonne (Narbo Martius/Narbona) durant l’Antiquité tardive (fin IIIe - début VIIIe siècle ap. J.-C.). Fundus. International Journal on the Rural World in the Roman Period. 2024, no 1, p. 3-16. https://doi.org/10.33115/a/29385296/1_1
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© 2024 | © Content: Lyubomir Malinov | © Edition: Laboratori d’Arqueologia, Història Antiga i Prehistòria de la Universitat de Girona, Institut de Recerca Històrica de la Universitat de Girona, Grup de Recerca Arqueològica del Pla de l’Estany, Museu Arqueològic de Banyoles, Ajuntament de Banyoles, Documenta Universitaria
1. Espaces portuaires et périphéries urbaines. Quelques considérations théoriques
3. Le cadre historique et les sources textuelles
4. Les données archéologiques d’occupation du sol
4.1. Période tardo-impériale (fin IIIe –Ve siècle) (fig. 3)
4.2. Première période wisigothique (fin Ve – VIe siècle) (Fig. 4a)
4.3. Période wisigothique avancée (VIIe – début VIIIe siècle) (Fig.4b ; c)
L’antique Narbo Martius, fondée en 118 av. J.-C., se situe sur un nœud de communications terrestres et maritimes entre Italie, Gaule et Hispanie, au carrefour de la via Domitia et de la voie reliant la Méditerranée et l’océan Atlantique (Fig. 1). Narbona, capitale de la Narbonensis prima et chef-lieu de la Septimanie wisigothique, demeure un centre portuaire ouvert aux grands courants d’échange méditerranéens jusqu’au moins à la fin du viie ou au début du viiie siècle.
Fig. 1 . Localisation et environnement de Narbonne durant l’Antiquité. Indication approximative et au titre d’illustration de l’extension lagunaire, de la barre sableuse du littoral maritime (en pointillé) et des emplacements attestés ou hypothétiques des embouchures de l’Atax pour la période tardo-antique. (DAO : L. Malinov ; Fond de carte : Stamen Terrain).
Depuis une douzaine d’années, des progrès décisifs ont été effectués dans la connaissance de l’organisation portuaire narbonnaise au sein du vaste espace fluvio-lagunaire séparant la ville de la mer, entre les périodes républicaine et tardo-impériale (Sanchez, 2022)1. Les recherches, alimentées par les données de prospections systématiques (Sanchez et al. 2011 ; Rouquette, 2011 ; Savarese, 2013 ; Carayon et al., 2018) ont permis de cerner l’importance de l’étude de l’occupation du sol pour l’identification des sites et des secteurs susceptibles d’avoir joué un rôle dans le système portuaire narbonnais. En partant de ces études, un nouvel examen de la documentation archéologique permet de cerner certaines caractéristiques propres à l’Antiquité Tardive. Les espaces portuaires narbonnais connaissent en effet à ce moment-là des transformations profondes qui rompent nettement avec les installations et l’organisation spatiale qui avaient assuré le succès du système durant l’époque impériale.
Conformément à sa définition d’espace de transition et à son association systématique à des centres urbains, un port est intimement lié aux espaces périphériques de ces derniers. En tenant compte de la complexité de la définition des espaces suburbains pour la période antique (Goodman, 2007) et en se fondant uniquement sur la distinction entre espace intra et extra-muros (quand celle-ci est possible), un regard général sur les relations entre centres urbains et zones portuaires dans les principaux pôles maritimes de la Méditerranée antique met clairement en évidence le caractère périurbain systématique de ces activités. C’est un schéma essentiel dans la topographie de multiples villes à ports fluviaux, comme Aquilée (Buora, 2019) ou Arles (Long et Duperron, 2016), ou à ports maritimes comme Tarragone (Lasheras et al., 2018), tout en n’étant toutefois pas exclusif (Régaldo-Saint Blancard, 2009). Cette position périphérique est conditionnée par divers facteurs géographiques et économiques comme le besoin de s’adapter à la configuration de bassins ou de secteurs naturellement propices à l’activité portuaire ou encore celui de faciliter le développement d’activités de stockage, d’embarquement et de débarquement qui ne sont pas nécessairement liées au ravitaillement des centres urbains concernés. En d’autres termes, si le noyau urbain reste essentiel et tend à polariser l’activité portuaire, l’extension spatiale de celle-ci dépend également d’autres facteurs (Arnaud, 2022).
Dans le cas spécifique de vastes systèmes portuaires adaptés à un contexte environnemental complexe et associés à un noyau urbain éloigné du rivage, comme c’est le cas à Narbonne, le concept de port s’applique en conséquence à l’ensemble des établissements et des aménagements assurant la communication entre l’espace de navigation et l’espace terrestre dans toute une microrégion. En effet, selon une récente définition archéologique tripartite de la notion de port (Moreno Escobar, 2022)2, celui-ci comprend à la fois l’espace immergé, les infrastructures de contact (quais, berges, plages, etc.), ainsi que les édifices situés dans les environs terrestres de ces dernières (structures de stockage, mais aussi administratives, thermales, d’habitat, etc). Dans le cas narbonnais, l’interconnexion entre le territoire lagunaire et l’activité portuaire est parfaitement illustrée, dès le changement d’ère, par le site de Port-la-Nautique, situé à environ 5 km au sud de la ville antique, qui regroupe une luxieuse demeure, un débarcadère et des entrepôts (Sanchez, 2022, 133-135). Pour autant, nous éviterons la qualification de « zone suburbaine » pour les environs fluvio-lagunaires de Narbonne, car elle risque sans doute d’être abusive dans ce cas précis. Ces considérations permettent d’affirmer la spécificité d’un espace intimement associé à la ville et dont l’extension correspond aux cadres imposés par la configuration naturelle du système portuaire. Etudier les différents sites de cet espace « périportuaire » narbonnais, notamment à partir de la fin du ve siècle, même quand leur éloignement du rivage ancien ne leur confère qu’un rôle polarisateur des populations susceptibles de participer aux activités de navigation, se révèle d’autant plus important que la période considérée a laissé laissé peu de traces, textuelles ou matérielles, de leur fonctionnement portuaire.
L’espace de plus de 350 km2 examiné dans le cadre de cette étude (Fig. 2) s’articule, conformément à la définition triple du système portuaire narbonnais (fluvio-lagunaire-maritime). Ainsi, l’Aude, l’antique Atax, reliait la ville à divers espaces lagunaires, dont le plus grand, l’actuelle lagune de Bages-Sigean, accueillait l’embouchure fluviale durant l’Antiquité, au sein du long littoral maritime proche du chef-lieu de cité. Des progrès notables dans la compréhension de l’évolution naturelle de cet espace ont été réalisés dans le cadre des recherches pluridisciplinaires récentes (Faïsse et al., 2018 ; Salel et al., 2019).
Dans ses grandes lignes, l’Antiquité Tardive semble se situer dans la continuité des processus géomorphologiques caractérisant le sud Narbonnais depuis le maximum de la transgression maritime de l’Holocène (Fig. 1). Les espaces lagunaires, tant au sud de Narbonne qu’au nord-est du massif de la Clape, ont ainsi été progressivement colmatés par des apports sédimentaires d’origine avant tout fluviale provenant des différents bras de l’Aude et d’autres cours secondaires. Le plus important de ces bras pour l’activité portuaire de la ville antique était celui qui la traversait selon un tracé proche de l’actuel canal de la Robine. Ce cours d’eau débouchait dans la lagune de Bages-Sigean, artificialisée dans le courant du ier siècle ap. J.-C. grâce à de grands travaux de chenalisation (Sanchez et al., 2016). Ces chenaux ont été entretenus jusqu’au ve siècle, mais la localisation et la configuration de l’embouchure fluviale des vie et viie siècle demeurent inconnues à l’heure actuelle. Toutefois, certains indices d’époque médiévale autorisent l’hypothèse d’un cours plus oriental, vers l’actuel étang de l’Ayrolle ou celui de Gruissan au nord de l’île Saint-Martin (Faïsse et al., 2018, 137). Sur le littoral, l’existence d’un cordon sableux a été identifiée en retrait d’environ 1 km par rapport à l’actuel (Flaux, 2019 ; Salel et al., 2019, 364). Ce lido était ponctué par des ouvertures (graus) vers les Cabanes de Fleury, à Gruissan (Grazel), près de l’île Saint-Martin (la Vieille-Nouvelle) et vers Port-la-Nouvelle.
Au sein de cet espace, la navigation vers et depuis le centre urbain et son arrière-pays devait s’effectuer essentiellement par voie fluviale. Toutefois, les fluctuations de l’embouchure ou encore les conditions naturelles de navigation endolagunaire (De Graauw, 2011), couplées aux potentiels abris offerts par divers secteurs des étangs narbonnais (sud-ouest de la Clape et secteur gruissanais, ainsi que ceux de Sigean, Peyriac-de-Mer, Bages et l’anse de Galère) permettent de formuler l’hypothèse selon laquelle d’autres secteurs pouvaient être utilisés comme point de mouillage, de débarquement ou de rupture de charge. Durant l’Antiquité Tardive, un tel usage, associé à la proximité hypothétique de l’embouchure fluviale, est attesté dans le secteur de Gruissan, entre le massif de la Clape et l’île Saint-Martin où se concentrent les épaves connues pour cette période (Solier dir., 1981). Il s’agit de Grand Bassin D (ive siècle), Mateille A (fin ive/début ve siècle) et Grazel B (début viie siècle).
Fig. 2 : Délimitation de la zone d’étude et cartographie de synthèse de l’ensemble des sites recueillis datables entre la fin du IIIe et le début du VIIIe siècle (Cartographie et DAO : L. Malinov ; Fond de cate : Stamen Terrain).
Au-delà de certains signes de ralentissement économique à partir du iie siècle et des troubles militaires du iiie siècle, difficiles à évaluer pour le Sud-Est de la Gaule (Heijmans, 2004, 36-42), la capitale provinciale et son territoire ne semblent pas avoir connu de perturbations majeures dans le courant du ive siècle Narbonne dispose alors d’un vaste territoire, englobant potentiellement les anciennes ciuitates de Ruscino au sud et de Carcassonne à l’ouest (Beaujard, 2006, 18). Elle est un centre socialement dynamique, s’inscrivant dans les trajectoires de carrière de dignitaires du plus haut rang, comme ceux qui forment l’entourage d’Ausone (Riess, 2013, 37-43). Ces élites influentes sont toujours présentes à Narbonne au ve siècle Particulièrement intéressant pour cette étude est le texte de la lettre adressée par Sidoine à son ami narbonnais Consentius (Epist., VIII, IV) où il est question du riche domaine périurbain de ce dernier, une propriété nommée « Octavienne » (« ager tuus Octavianus »), située à proximité « de la cité, du fleuve et de la mer » (« ciuitati, fluuio, mari proximus »). On y trouverait un oratoire ou petite chapelle (« sacrario ») et des balnéaires (« thermis »), ainsi qu’une exploitation agricole où étaient cultivés la vigne et l’olivier (« uinetis atque oliuetis »). Cet environnement est aussi évoqué par Sidoine dans l’éloge qu’il adresse à la patrie de ce même ami dans les années 460, (Carm., XXIII, 37-44). Celui-ci évoque, après la panoplie urbaine, les principaux éléments du paysage portuaire de la ville : « (…) tes prairies, tes fontaines, tes îles, tes salines, tes étangs, ton fleuve, tes marchandises, ton pont, ta haute mer » (« (…) pratis, fontibus, insulis, salinis, stagnis, flumine, merce, ponte, ponto »). Ainsi, ces textes représentent sans doute les évocations tardo-antiques les plus détaillées de l’espace fluvio-lagunaire, tout en le présentant comme un élément essentiel de l’identité de Narbonne.
Les sources liées à la dimension fluvio-lagunaire et maritime du sud Narbonnais sont en revanche presque inexistantes pour la période wisigothique (fin Ve-début viiie siècle), mais l’importance de la dimension maritime du chef-lieu est toutefois soulignée par Julien de Tolède lorsqu’il relate la révolte du duc Paulus en 673. Ce récit évoque ainsi l’envoi, par le roi Wamba (672-680), d’une partie de son armée contre Narbonne par voie maritime, avant de l’attaquer par terre avec le reste de la troupe (Historia Wambae Regis, 12, 3-6). Dans tous les cas, l’importance de cette ville en tant que centre directionnel des territoires gaulois du regnum wisigothorum est signalée tout au long de la période (Riess, 2013), malgré la diminution de son territorium en raison de l’émergence des sièges épiscopaux d’Elne et de Carcassonne au vie siècle et par un certain flou concernant les hiérarchies provinciales (Schneider, 2008, 75-77). Très intéressant pour la problématique de l’occupation et le potentiel portuaire d’au moins la partie occidentale de la lagune est un passage des Continuations de la chronique de Frédégaire datable vers le milieu du viiie siècle, relatant la bataille de la Berre (737) opposant Charles Martel aux contingents omeyyades dans le secteur de l’actuelle commune de Sigean (Chron., Contin., 20). Ce passage place l’affrontement « sur la Berre, au palais de la vallée des Corbières » (« super fluuium Byra et uale Corbaria palatio »). Vaincues, les forces omeyyades auraient cherché le salut en s’échappant sur des bateaux ou en nageant dans la lagune (« nauale (…) in stagnum maris natantes »). En plus de disposer ici d’un rare, mais nullement surprenant témoignage de la navigabilité de ce secteur de la lagune, ce texte pose le problème de la localisation d’un habitat privilégié. Si la découverte de fulūs omeyyades et de pièces d’armement aux alentours du passage actuel de la Berre dans le secteur de Villefalse (Savarese, 2013, 40-41) pourrait orienter, avec toute la prudence nécessaire, la recherche du champ de bataille, les emplacements candidats pour la localisation du « palatium » éventuel sont incertains. S’agit-il d’une ancienne résidence aristocratique (villa tardo-impériale ou du début de la période wisigothique ?) marquant encore le paysage et la toponymie au viiie siècle ? Si les résultats de prospections suggèrent une continuité dans l’occupation de certains grands domaines alto-impériaux jusqu’à la période wisigothique et que les chartes et donations à partir de l’époque carolingienne attestent la présence d’habitats qualifiés de « villa » ou de « villare » (Savarese, 2013), l’absence d’observations stratigraphiques empêchent toute identification d’habitat « aristocratique ». S’agit-il plutôt d’un établissement de hauteur, comme suggéré par l’expression « uale Corbaria », faisant partie de la diversité typologique des « castra » et « castella » connus dans la région ? Certains de ces sites livrent des arguments permettant leur identification possible en tant qu’« établissements élitaires » jusqu’aux VIIe et même le début du viiie siècle (Schneider, 2020, 19-25). Dans ce sens, une tradition locale fait remonter l’origine de la fortification du xvie siècle visible sur le site du Castélas (Portel-des-Corbières) à l’époque wisigothique (Devic, Vaissète, 1730, L.VIII, 34). Si une telle identification a déjà été signalé au début du siècle dernier (Barthe, 1916, 193-195), l’ancienneté du site du Castélas demeure toutefois incertaine (Dellong, 2002, 434). Dans tous les cas, la remarquable concentration de fulūs découvertes sur la commune de Portel pourrait être un indice d’une présence musulmane plus importante qu’ailleurs (Sénac et al., 2014, 69). L’utilisation des axes de communication antiques dans le processus de conquête omeyyade du nord-est du royaume wisigothique —le secteur de Portel est particulièrement important en tant que nœud entre la lagune narbonnaise et les Corbières maritimes— est une hypothèse argumentée par diverses trouvailles monétaires en Languedoc et en Catalogne (Bouzas Sabater et Frigola Torrent, 2022) et pourrait constituer un élément d’interprétation du statut alto-médiéval de cette zone.
Une synthèse récente sur l’occupation du sol au sud de Narbonne durant la période tardo-républicaine et le Haut-Empire, a identifié une brusque chute du nombre de gisements occupés au iiie siècle. Au-delà de considérations économiques plus larges, d’un point de vue strictement portuaire, ce processus a été interprété comme une transition vers « a more centralized harbour system consisting of just a few sites » (Carayon et al., 2018, 161). En effet, malgré de multiples signes d’abandons, les grands traits du système portuaire hérité du Haut-Empire ont perduré. Il en est ainsi de l’artificialisation de l’embouchure fluviale dans le secteur de Castélou-Mandirac ou de l’établissement littoral à fonctions potentiellement administratives et de contrôle d’entrée lagunaire de Saint-Martin-le-Bas (Gruissan) qui existent toujours dans leur configuration ancienne jusqu’au moins le milieu du ve siècle. En effet, si le site de Saint-Martin-le-Bas à Gruissan présente quelques signes d’abandon et de déclin durant les iiie et ive siècle., les premières véritables spoliations n’y sont pas observées avant la première moitié du ve siècle (Duperron, 2020, 376).
Fig. 3. Occupation de l’espace examiné entre la fin du IIIe et la fin du ive siècle (a), et durant le Ve siècle (b) (Cartographie et DAO : L. Malinov ; Fond de carte : Stamen Terrain).
Cette stabilité se reflète également dans l’occupation de divers autres sites de l’espace examiné. Ainsi, la plupart des gisements de cette période correspondent à des établissements qui présentent déjà une occupation alto-impériale. Il est possible d’identifier une organisation toujours articulée autour des centres domaniaux, attestés ou présumés, de la période antérieure et certains des sites gravitant autour de ces villae continuent d’exister, comme cela a été démontré dans le secteur de Sigean, au sud-ouest de la lagune (Savarese, 2013). Toutefois, la majorité de ces sites n’étant connus qu’en prospection, l’interprétation de leur état tardo-impérial demeure difficile et les rares fouille sà notre dispostion illustrent la diversité des situations possibles. Par exemple, à quelques kilomètres au nord-ouest de la lagune, la villa alto-impériale de Saint-Hippolyte connaît des travaux d’agrandissement de son corps résidentiel au ve siècle et même l’ajout potentiel d’installations thermales (Martin dir. 2016). Cet établissement demeure, à l’heure actuelle, le seul exemple attesté de villa occupée et remaniée jusqu’au ve siècle dans la périphérie urbaine de Narbonne, même si quelques indices de matériaux de construction caractéristiques d’architecture soignée tardo-antique (fusées de voûte en terre-cuite) ont été identifiés en prospection sur le site de Castelas (Montredon-des-Corbières) situé légèrement au-delà des limites de la présente étude (Ginouvez et al., 1996-1997). En même temps, sur le site de Solférino, en périphérie septentrionale de Narbonne, un chai à dolia sans doute rattaché à la pars rustica d’une villa n’est plus que partiellement réutilisé après le ive siècle, selon des modalités indéterminées, mais désormais différentes (Vial et al., dir. 2015).
Malgré la rareté des données stratigraphiques, il est possible d’observer quelques tendances permettant de distinguer les IVe (Fig. 3a) et ve siècle (Fig. 3b). Il s’agit tout d’abord d’une diminution globale, même si elle n’est pas drastique, des gisements occupés, de 38 à 30 sites (sites attestés ou présumés, hors épaves et différentes catégories de mobilier isolé, mais en incluant les zones funéraires dissociées d’autres sites). Parmi les probables abandons, il est possible de citer, entre autres, la villa de l’Oustalet à Fleury d’Aude (Sanchez et al., 2011, 56-57), ainsi que les occupations tardives des probables villae du Laval et du Racier à Sigean. Dans ce dernier secteur, les abandons du ive siècle semblent marquer une tendance à la concentration de la population au sein d’établissements moins nombreux et préférentiellement situés en bordure lagunaire (Savarese, 2013, 44). Cette éventuelle concentration de population pourrait se refléter dans l’émergence de plusieurs nécropoles rurales comportant souvent quelques dizaines et parfois centaines d’inhumations, comme celles des Aspres ou les Cavettes encore une fois à Sigean (Savarese, 2013, 44-46).
Le faible nombre de sites fouillés, mais aussi la diversité des phénomènes impliqués rend impossible l’identification précise de périodes de rupture et il serait dangereux de tenter de calquer notre analyse sur des évènements historiques comme la prise de Narbonne en 462. Toutefois, si la séparation entre période tardo-impériale et wisigothique n’est appliquée ici que de manière schématique, plusieurs indices convergent vers l’identification d’une situation très différente à l’orée du vie siècle par rapport à celle de l’époque théodosienne.
Le changement est tout d’abord perceptible en ce qui concerne la topographie des principaux jalons du système portuaire. Au milieu de la lagune, les jetées de Castelou-Mandirac sont abandonnés après le milieu du vie siècle. Dans le secteur sud-ouest du massif de la Clape, les établissements indéterminés du Bouis et de la Tintaine ne témoignent pas d’une occupation au-delà du ve siècle. Et c’est également à partir de ce moment-là qu’une transformation structurelle majeure est identifiée sur le site de Saint-Martin à Gruissan (Duperron, 2020). L’assiette architecturale principale de l’ancien établissement subit alors une phase de spoliation et le début de l’installation d’une aire d’ensilage et de fosses-dépotoirs, qui se poursuit jusqu’au viie siècle. Le mobilier des comblements illustre les activités d’une communauté exploitant les ressources littorales, tout en restant ouverte aux échanges maritimes, essentiellement durant le vie siècle. Toutefois, l’éventuelle fonction portuaire de ce site demeure en attente de preuves formelles. A été en revanché explorée une zone funéraire d’une quarantaine d’inhumations, datées entre la fin du ive et la deuxième moitié du viie siècle. Ces tombes semblent polarisées autour d’une structure non identifiée de laquelle ne subsistent que quelques lambeaux de murs (tumulatio ad sanctos ?), à moins qu’il ne s’agisse d’un éventuel édifice funéraire privilégié aménagé autour de deux sarcophages (Fig. 5). Au sud de l’espace examiné, et aussi en position proche du littoral maritime, l’établissement de Sainte-Jeanne fournit un mobilier de l’ensemble de la période tardo-antique et témoigne de quelques indices de réoccupation du potentiel entrepôt alto-impérial, mais les phases tardo-antiques du site demeurent archéologiquement peu connues (Rouquette, 2011, 78-80 ; Raux et Sanchez, 2018).
Fig. 4. Occupation de l’espace examiné durant le VIe siècle (a) et le VIIe siècle (b) (Cartographie et DAO : L. Malinov ; Fond de cate : Stamen Terrain).
Fig. 5. Vue zénithale de la zone de la nécropole tardo-antique du site de Saint-Martin-le-Bas (Gruissan) après la mise au jour de deux sarcophages intégrés dans un édifice funéraire mal conservé avec des sépultures postérieures potentiellement polarisés par les sarcophages. (cl. V. Lauras – Globodrone).
Ailleurs les indices du vie siècle. demeurent rares (11 sites seulement ayant fourni d’indices d’occupation), même si la continuité dans l’utilisation des principales aires nécropolaires témoigne de la continuité des anciens bassins de peuplement. L’identification de probables microdéplacements au sein d’un même terroir sur quelques sites bien connus par l’archéologie préventive comme celui de Saint-Félix à Vinassan (Le Roy et al., 2011 ; Gaillard et al., 2013) ou de Saint-Hippolyte/Villar-de-Fargues (Martin dir., 2016) témoigne ainsi d’une transformation structurelle de l’occupation à l’échelle locale qui empêche de formuler des interprétations d’abandon trop hâtives. À Saint-Félix, après une reprise tardo-impériale difficile à définir, se développe une occupation de période wisigothique comprenant des zones d’inhumation, une aire d’ensilage, des fossés agricoles, ainsi que d’autres structures interprétées comme domestiques comme des petits fours à forme ovale précédées par des fosses, le tout correspondant à une intensification de l’occupation (Gaillard et al., 2013).
Ainsi, même s’il demeure très difficile de reconstituer à l’heure actuelle le fonctionnement du système portuaire durant cette période, on est tenté d’insister sur la disparition des grandes infrastructures portuaires et des établissements à haut degré de spécialisation. Certes, l’importance du mobilier d’importation méditerranéenne durant le vie siècle, notamment à Saint-Martin, mais aussi à Sainte-Jeanne associe ces sites aux courants d’échange maritime, dont les produits atteignent également d’autres sites aux environs de l’espace fluvio-lagunaire (Bénezet, 2013). Toutefois, les structures identifiées à Saint-Martin ne diffèrent guère de celles de Saint-Félix, site éloigné des zones portuaires. D’autre part, la « discrétion » de l’embouchure audoise post-impériale au sud de la ville, échappant à l’examen pluridisciplinaire minutieux du secteur ces dernières décennies, plaide en faveur d’une absence d’infrastructures importantes autour de son emplacement. Le fonctionnement portuaire du vie siècle semble ainsi s’inscrire dans le maillage d’établissements exploitant les ressources locales, où le commerce est présent en tant qu’activité complémentaire, prononcée dans les sites à emplacement stratégique vis-à-vis des espaces de navigation (Duperron, 2020, 377).
Les gisements datables avec certitude des viie et du début du viiie siècle sont les plus rares en l’état actuel des connaissances. S’ils correspondent globalement à ceux qui ont été identifiés pour le vie siècle (10 sites), il est toutefois possible de constater que leur nombre diminue durant la période. On remarquera en tout cas que le navire oriental du début du viie siècle Grazel B identifié à Gruissan (Solier dir., 1981) a sombré dans un espace littoral et lagunaire dont nous connaissons encore mal les caractéristiques, même si une série de toponyme connus à partir de l’époque carolingienne permet de supposer une certaine continuité de l’occupation de ces bassins de peuplement (Savarese, 2013 ; Gaillard et al., 2013 ; Martin dir., 2016).
Sur le littoral, l’occupation du site de Saint-Martin-le-Bas semble se poursuivre dans une configuration proche de la période précédente. La lecture stratigraphique suggère un ralentissement dans le courant du viie siècle marqué uniquement par quelques indices d’ordre surtout funéraire durant la seconde moitié de ce siècle (Duperron, 2020, 376). Les données sont encore plus ténues pour le site de Sainte-Jeanne (Rouquette, 2011), sans aucun élément relevé au-delà d’un début du viie siècle incertain. Le constat parait être le même sur le site des Légunes à Sigean (Savarese, 2013, 26). Au nord de l’espace, à Saint-Félix, le viie siècle se résume à quelques structures négatives (Bénezet, 2013, 75). Ces indices limités convergent ainsi vers l’identification hypothétique d’un changement important. Cette évolution pourrait encore une fois être davanage relative à de simples micromouvements qu’à l’abandon véritable de terroirs. C’est ce dont pourrait témoigner la continuité de l’utilisation de certaines aires funéraires, même si c’est souvent de manière moins intensive que par le passé, comme par exemple à Saint-Martin, aux Cavettes ou encore au Courtal-Crémat/Saint-Estèphe sur les rives de l’ancien étang de Tarailhan, dans la Clape, où trois épitaphes paléochrétiennes ont été découvertes, dont deux datées (sans certitude) du VIIe s (Dellong, 2002, 535-536).
Un témoignage supplémentaire de tels déplacements est fourni par le site du lotissement Emeraude, à une centaine de mètres à peine au nord de la villa de Saint-Hippolyte (Bénezet/Courtois, 2017). L’occupation d’un petit édifice associé à quelques fosses-silos y a été datée entre la deuxième moitié du viie et le début du viiie siècle. Il s’agit de la seule structure architecturale non funéraire de cette période connue de l’espace examiné. Ses dimensions et caractéristiques modestes plaident en faveur de l’identification d’une construction en lien avec des activités agricoles. La présence de mobilier d’origine méditerranéenne jusqu’au début du viiie siècle, exceptionnelle à l’échelle de notre fenêtre d’étude, invite à la prudence quant aux hypothèses d’interprétation du statut de l’occupation du secteur du Villar-de-Fargues. En effet, comme cela a été démontré dans d’autres cas régionaux pour les derniers siècles de l’Antiquité Tardive, les caractéristiques architecturales « modestes », peuvent facilement masquer des hiérarchies sociales plus complexes (Catafau, 2007, 190).
Fig. 6. Occupation de l’espace examiné au début du VIIIe siècle selon la documentation archéologique datable. Les sites dont l’occupation est suggérée uniquement par des mentions écrites d’époque carolingienne ne sont pas indiqués (Cartographie et DAO : L. Malinov ; Fond de cate : Stamen Terrain).
Le début du viiie siècle dans le sud narbonnais demeure encore moins connu avec seulement deux sites occupés pour cinq gisements potentiels (Fig. 6), ce qui pousse souvent à utiliser une analyse régressive à partir des mentions textuelles de sources carolingiennes, dont les plus anciens, Continuations de Frédégaire exclues, datent de la fin du siècle. Néanmoins, l’utilisation de datations par le radiocarbone a déjà abouti à proposer une telle chronologie pour quelques sépultures (Saint-Hippolyte, Saint-Félix) (Bénezet, 2013). Dans l’attente de résultats futurs, il est intéressant de noter la provenance de quelques fulūs omeyyades dans les environs de certains des principaux gisements tardo-antiques évoqués comme les Légunes, Saint-Félix ou encore les alentours du domaine de Tarailhan (Parvérie, 2012, 168-173, Sénac et al., 2014), ce qui fournit un témoignage indirect de la continuité d’occupation de ces secteurs, au-delà de la période antique strictu sensu.
Si on ne dispose pas encore d’établissements qui pourraient être rapprochés du domaine de Consentius ou du « uale Corbaria palatio », les tendances globales observées dans le nombre, la répartition et les caractéristiques des sites (très peu ont été fouillés) autour du littoral et de l’espace fluvio-lagunaire apportent déjà des éléments précieux à la discussion concernant l’évolution du système portuaire de Narbona, notamment au-delà du ve siècle. Au vie siècle, après la dissolution du système hérité du Haut-Empire, il semble ainsi que les principaux nœuds du commerce maritime dans cet espace correspondent à des établissements liés à des communautés littorales (Saint-Martin, potentiellement Sainte-Jeanne) dont les caractéristiques sont semblables à celles des sites ruraux plus éloignés des rivages. Ces sites perdent leur dynamisme au viie s, tandis que durant toute la période wisigothique, l’embouchure et le cours inférieur de l’Atax ne semblent pas caractérisés par les mêmes infrastructures monumentales que par le passé. L’importance historique de Narbona wisigothique (Riess, 2013) rendrait étonnante l’hypothèse d’une si faible ouverture aux grands courants d’échanges, d’autant plus que le dossier du centre portuaire proche de Tarragone fournit de plus en plus de données de vitalité commerciale (Rodríguez Martorell, 2020 ; Rodrìguez et al., 2023). Un trafic commercial généralement moins intensif et régulier durant les deux derniers siècles de l’Antiquité, certes, mais aussi l’évolution des pratiques dominantes de la navigation fluvio-maritime peuvent ainsi commencer à expliquer le dossier. En effet, une transition vers un modèle de navigation maritime alto-médiéval dominé par les petites et moyennes embarcations à propulsion mixte, capables de remonter les cours fluviaux, ne nécessiterait plus un besoin systématique de points de rupture de charge (Casson, 1971, 157-158 ; McCormick, 2001, 95-97 ; Arnaud, 2016, 148) et cette évolution pourrait rendre superflus l’aménagement et l’entretien couteux d’infrastructures telles que celles de Castélou-Mandirac, tout dynamisant d’autres sites situés en points désormais stratégiques pour le transbordement de marchandises. C’est un schéma qui pourrait s’appliquer, selon certaines sources, à l’époque de domination musulmane durant le deuxième quart du viiie siècle (Caille, 1975). L’absence quasi complète de connaissances archéologiques sur le noyau central de l’espace portuaire urbain présumé (promenade des Barques) empêche en grande partie l’approfondissement de cette lecture. Il demeure néanmoins important, pour développer la lecture de ces processus, d’explorer le statut et la hiérarchie des différents sites fluvio-lagunaires qui livrent encore des signes de vitalité commerciale au vie siècle. Envisager des fouilles programmées sur d’autres sites que Saint-Martin-le-Bas, afin de constituer un dossier comparatif, pourrait être une clé de compréhension3.
1 Le programme de recherches sur les ports antiques de Narbonne, dirigé par Corinne Sanchez (CNRS-UMR 5140) se déroule dans le cadre d’un partenariat entre la Région Occitanie, le CNRS, le Ministère de la Culture (DRAC et DRASSM), l’Université Paul-Valéry, les communes de Narbonne et Gruissan.
2 Notion intimement liée au concept opératoire de « harbour system » développé dans le projet ERC-RoMP/PortusLimen.
3 Un de ceux-ci pourrait s’avérer particulièrement intéressant : sur le rivage lagunaire, dans un point d’abri et d’accès facile à la voie Domitienne et à la ville, le gisement de la Croix de Saint-Paul à Peyriac-de-Mer a anciennement livré les restes d’une nécropole tardo-antique, potentiellement à tumulatio ad sanctos ou encore des probables silos (Dellong 2002, 566-567).
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Cette contribution est issue d’une recherche de Master 2 soutenu en 2020 à l’Université Paul-Valéry Montpellier III sous la codirection de M. Claude Raynaud, Mme Elsa Rocca et Mme Corinne Sanchez (Malinov 2020) et s’inscrit dans le cadre de notre thèse de doctorat en cours sur les « Dynamiques spatiales des villes portuaires en Méditerranée occidentale et centrale durant l’Antiquité Tardive (IVe-VIIe s. de n. ère) » sous la codirection de Claude Raynaud (UMR 5140) et Elsa Rocca (UPVM). Je tiens à remercier les directeurs de ces travaux, ainsi que M. Pierre-Arnaud de Labriffe (SRA Montpellier), M. Guillaume Duperron (Sète Agglopôle Méditerranée/UMR 5140), M. Benoit Favennec (Inrap Méditerranée/UMR 5140), M. Olivier Ginouvez (Inrap Méditerranée/UMR 5140) et M. Franck Martin (Service Archéologique Municipal de Béziers) pour leurs conseils, relectures et/ou mises en disposition de documentation.
La thèse de doctorat en cours susmentionnée (cf. « Remerciements ») est financée par l’École doctorale 60 « Territoires, Temps, Sociétés et Développement » de l’Université Paul-Valéry Montpellier III à travers un contrat doctoral 2020-2023.
L’auter déclare qu’il n’y a pas de conflit d’interêts.